lundi 16 septembre 2013

Rapport ONU sur l'usage des armes chimiques en Syrie.

Vous pourrez constater deux choses :

1 - Les inspecteurs de l'ONU ont été mandaté pour savoir si des armes chimiques ont été utilisées, pas pour savoir qui les a utilisées.

2 - Contrairement à ce qui est dit dans les médias et ce qu'a ânonné M. Fabius, à aucun moment ce rapport n'indique que les tirs chimiques proviennent du camps du gouvernement de M. Bachar El Assad.

http://www.un.org/disarmament/content/slideshow/Secretary_General_Report_of_CW_Investigation.pdf

samedi 14 septembre 2013






Quel scénario pour la Syrie?

MM. Lavrov et Kerry viennent de parvenir, ce 14 septembre, à un accord à Genève, sur le démantèlement des armes chimiques syriennes. Alors, c'est gagné ? C'est la paix ? Nous n'en sommes pas si sûrs. Les forces qui ont poussé à la guerre sont toujours là. Que va-t-il advenir, que peut-il advenir, c'est ce que nous nous proposons d'étudier.

Les prédictions sont difficiles, surtout quand elles concernent l'avenir, disait Georges W. Bush!

Cependant, en se basant sur les fondamentaux géopolitiques de la région, les événements qui viennent de se produire et les séquences du passé qui peuvent se répéter lorsque les conditions sont réunies, nous avons élaborés trois scénarios vraisemblables.
A l'inverse de la fiction, nous les avons voulu les plus plausibles possibles, nous indiquons pourquoi dans les notes de bas de pages.

Lequel de ces scénarios est le plus probable, lequel est le plus souhaitable? A vous de juger!

Scénario n°1

La Paix des Braves

L'accord signé est respecté. Les engagements sont tenus de chaque côté. Sur le terrain, l'armée de Bachar confirme sa victoire.
La défaite des armes chimiques fait oublier aux Américains la déroute de leurs alliés.
La Syrie exsangue panse ses plaies sous la dictature de Bachar El Assad.
Au grand étonnement du monde, peu après la paix est signée entre la Syrie et Israël avec la bénédiction de l'Iran(1). La Syrie récupère le Golan.(2)
Vladimir Poutine emporte le Prix Nobel de la Paix.(3)
Le Monde est dirigé désormais par deux Prix Nobel de la Paix !


Scénario n°2.

La guerre classique.

Enclenchement :

Les négociations semblaient abouties... Oui mais voilà, les "faucons" du Pentagone obtiennent finalement gain de cause. Il faut montrer la force de l'Amérique. Il faut aider les amis Qataris et Saoudiens. Il faut aider les Israéliens qui pensent que cela participe de la sécurité de l'état hébreu en contrant l'Iran.
Obama cède aux faucons. (4) De nouvelles exigences inacceptables sont fixées aux Syriens comme de laisser circuler les soldats de l'OTAN librement dans tout le pays pour assurer le démantèlement de l'arsenal chimique. (5) Bachar El Assad ne peut pas accepter cette clause qui lui ferait perdre la guerre civile.

Déroulement :

La guerre est déclenchée par les États-Unis et la France. Elle consiste en bombardements ininterrompus comme en Iraq ou en Libye, avec officiellement aucune troupe au sol, comme en Libye.
L'armée syrienne est très rapidement écrasée. Assad est tué par un drone.(6)
Un nouveau gouvernement syrien s'installe avec l'appui des Américains, qui essaye de ménager toutes les tendances religieuses et politiques y compris les Alaouites et les modérés, ultra-minoritaires.(7)
Pour ne pas perdre la face, la Russie, reprend par la force l'enclave serbe du nord du Kosovo.(8)
A l'origine exclues, les tendances islamistes les plus dures rentrent dans le nouveau gouvernement syrien.(9) La guérilla perdure dans les zones frontières.
La Charia est instaurée en Syrie. Les Chrétiens s'enfuient(10). La population Alaouite est massacrée (11). Le génocide Alaouite, premier génocide du XXIem siècle, commence.
La Syrie devient un pays instable en proie au terrorisme.
La presse russe dénonce le génocide Alaouite. Le massacre est passé sous silence en Occident(12).
La Syrie, comme l’Irak, s'enfonce à son tour dans la violence, en attendant sa dislocation.
Celle-ci commence par la sécession kurde.
Le Kurdistan ex-Syrien prend son indépendance, il se raccroche au Kurdistan ex-irakien(13). La carte de la région commence à changer radicalement...


Scénario n°3.

L'embrasement.

Enclenchement.

Le processus de paix est rapidement interrompu. Les États-Unis et la France demandent que Bachar El Assad, toujours désigné par eux, comme responsable de l'attaque chimique du 21 août, soit traduit sans délai, devant le TPI.(14) Évidemment, Bachar, avec l'appui des Russes, refuse.
Le Congrès donne son feu vert à Obama pour une attaque.
On saura plus tard qu'Obama avait toujours voulu cette guerre, l'appui demandé au Congrès était destiné à le renforcer, et non à temporiser en cherchant une solution pacifique comme d'aucun l'avait pensé.

Déroulement.

L'attaque américano-française se passe mal. La défense anti-aérienne syrienne d'origine russe fonctionne très bien (15). Beaucoup d'avions sont envoyés au tapis, surtout les premiers jours(16). Pire: des missiles partis de Syrie envoient par le fond plusieurs bateaux de la Navy.(17)
L'impact militaire est faible, l'impact psychologique est énorme. Des portraits de Bachar El Assad sont brandis partout dans le monde arabe. En Palestine, il devient un héros national.(18)
Les États-Unis désigne la Russie comme responsable de ces premiers échecs. Les Russes sont accusés d'avoir fournis des informations aux Syriens et de les aider sur le terrain notamment par leur station radar d'Armavir.
Les États-Unis décident d'une zone d'exclusion militaire sur toute la partie orientale de la Méditerranée. Les navires non membres de la coalition doivent partir.
La Russie considère la décision comme un ultimatum nul et non avenu.
Un coup de semonce américain destiné à impressionner les Russes tourne mal. Un missile abat un bateau russe qu'il ne devait pas frapper, mais juste impressionner(19). La Russie riposte.(20). La spirale infernale est enclenchée.


Addendum 15/9/2013

Depuis la 1er publication, j'ai trouvé une analyse de la BBC faisant allusion à un possible génocide alaouite en cas de défaite d'Assad, en en détaillant les raisons, ressentiment notamment:
http://www.bbc.co.uk/programmes/b01qdtql



(1) Ce point ne doit pas surprendre. Les fondamentaux géopolitiques de l'Iran le rapprochent d'Israël. C'est seulement l'idéologie et l'intérêt immédiat qui l'en a éloigné entre Khomeiny et aujourd'hui. L'Iran du Shah reconnaissait Israël. Les ennemis traditionnels de l'Iran sont les Arabes Sunnites plus que les Hébreux. La politique iranienne s'est adoucis déjà aujourd'hui vis à vis d'Israël. Rohani a reconnu la Shoah et tend désormais la main au peuple d'Israël :http://www.come4news.com/iran-politique-douverture-de-hassan-rohani-406390
D'autre part pour une Syrie exsangue, un appui économique israélien sera fondamental.
Le Hezbollah qui rêvait de libéré la Palestine aura décimé pendant la guerre.
(2) On peut envisager une négociation "Golan contre la paix et la reconnaissance" entre la Syrie et Israël. Récupérer la Golan sera une façon pour Bachar de montrer qu'il a servi au mieux la Syrie, toute la Syrie, malgré la guerre. Pour Israël cela assurera pour longtemps la paix à sa frontière nord.
(3) Le nom de Poutine est déjà avancé pour le Nobel de la paix. Cf. http://www.metronews.fr/info/vladimir-poutine-candidat-ideal-au-prix-nobel-de-la-paix/mmim!phvd8Dgdl45qA/(4). Obama est plus sensible aux contraintes intérieures qu'extérieures. Il a accepté que le Congrès puisse arrêter la guerre, alors qu'il ne tenait pas compte de l'opposition de la Russie ou de la Chine, pour ne citer qu'elles.
(5): Une condition semblable fut fixée à la Serbie avant la guerre du Kosovo.
(6). Les drones sont désormais couramment utilisés pour tuer les opposants.
Les Américains traquent désormais les chefs qu'ils considèrent comme terroristes avec des drones :
http://www.lapresse.ca/international/201308/16/01-4680482-ibrahim-al-asiri-le-terroriste-le-plus-dangereux-du-monde.php
et parfois les atteignent :
http://www.lesechos.fr/economie-politique/monde/actu/reuters-00547531-un-drone-americain-tue-un-chef-islamiste-au-pakistan-602355.php

(7) Pour ne pas dire inexistants, à moins que l'on accepte la notion d' « Islamiste modéré » qui a difficilement du sens.
http://bourse.challenges.fr/news.hts?urlAction=news.hts&idnews=RTR130913_0098C04Y&numligne=1&date=130913&source=RTR
(8). L'opération russe en Géorgie avait suivi la guerre du Kosovo, comme une revanche de celle-ci.
L'indépendance de l'Ossétie répondait en quelques sortes à l'indépendance du Kosovo.
Une défaite en Syrie, fera que la Russie sera tentée par une revanche. Le nord du Kosovo peuplé de Serbes a l'affection des Russes. Cela les fera adhérer, au moins la frange la plus nationaliste de la population russe, à un tel projet..
http://fr.wikipedia.org/wiki/Enclaves_serbes_au_Kosovo
Une variante existe ici où la Russie tenterait de reprendre Chypre-Nord illégalement occupé par la Turquie. Ce serait une action dans la ligné du droit internationale qu'elle revendique, ses intérêts à Chypre sont immenses. Mais ce scénario se heurte à la force militaire turque. Moscou peut-il la défier?
(9). Au début, il faut mettre en place un gouvernement démocrate présentable chez soi, puis, quand l'opinion occidentale passe à autre chose, pour survivre le gouvernement s'ouvre à des plus radicaux. C'est ce qui s'est produit en Afghanistan et en Iraq, au moins.
(10) Comme en Iraq.
(11). les Alaouites, la tribu de Bachar El Assad sont les grands perdants de la guerre. Ils ne sont pas considérés comme des Musulmans par les Sunnites. La plus grande autorité sunnite a lancé contre eux une fatwa il y a plusieurs années. Laisser les intégristes se "défouler" sur les Alaouites permet au gouvernement de soulager la pression qu'ils font peser sur lui. Très cyniquement le gouvernement pense que laisser massacrer les Alaouites gênera moins ses relations avec l'Occident que laisser massacrer les Chrétiens.
http://www.islamweb.net/frh/index.php?page=showfatwa&FatwaId=199207
(12) Comme furent passés sous silence les trafics d'organes des autorités kosovars.
http://www.prorussia.tv/Trafic-d-organes-au-Kosovo-les-amis-de-Bernard-Kouchner-arretes-les-uns-apres-les-autres_v286.html
Sans parler de l'incroyable complaisance des Occidentaux vis à vis du négationnisme turc par rapport au génocide arménien.
(13) Le Kurdistan irakien est aujourd'hui quasi indépendant. Les Kurdes syriens quoi qu’alliés de Bachar, situés dans les zones frontières seront probablement moins visés par les bombardements américains que les Alaouites situés à des endroits plus stratégiques. Point n'est besoin de bombarder les Kurdes, même alliés de Bachar pour prendre le contrôle de la Syrie.
http://www.google.fr/imgres?um=1&hl=fr&biw=1247&bih=751&tbm=isch&tbnid=JXbuNNDen4GFHM:&imgrefurl=http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_civile_syrienne&docid=UCGhQlHGs_cSUM&imgurl=http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/8/88/Syrian_civil_war.png&w=968&h=765&ei=Y5k0UuzDG4qb0QW7uIGQBQ&zoom=1&iact=hc&vpx=827&vpy=221&dur=132&hovh=200&hovw=253&tx=168&ty=104&page=1&tbnh=151&tbnw=191&start=0&ndsp=22&ved=1t:429,r:4,s:0,i:92
(14) Nous sommes dans le scénario Irakien de 2003. Saddam Hussein a laissé inspecté ses installations. Mais le but des inspections étaient de le désarmer avant d'attaquer l’Irak, pas d'éviter la guerre. Ici Obama saisit l'occasion de désarmer Bachar pour mieux faire la guerre, pas pour l'éviter.
(15) L'incident des missiles tirés de l'ouest de la Méditerranée et détectés à des milliers de kilomètres de là, en temps réel, par la station russe d'Armavir démontre l'efficacité des défenses anti-aériennes russes.
http://fr.rian.ru/presse_russe/20130904/199206883.html
(16) C'est pendant les premiers jours du conflit que l'avion furtif américain fut abattu en Serbie. L'effet de surprise des premiers jours joue en faveur de la DCA.
http://french.ruvr.ru/2012_03_23/69387866/
(17) Il est aisé, pour les Russes, d'avoir les positions des bateau de la Navy via leur satellite...et/ou la station radar d'Armavir (voir plus haut). Ces positions transmises aux Syriens peuvent leur permettre d'ajuster leurs tirs.
(18) Beaucoup de Palestiniens, pas forcément Chiites, se battent aux côté de Bachar.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_civile_syrienne
En Palestine, dans uns situation semblable, Saddam Hussein devint un héros :
http://www.7sur7.be/7s7/fr/1505/Monde/article/detail/119510/2007/12/31/Des-Palestiniens-rendent-hommage-a-Saddam-Hussein.dhtml
(19) Les bavures américaines ont toujours existé en cas de conflit. Pendant la guerre du Kosovo, déjà, elles provoquèrent une grave crise avec la Chine.http://www.liberation.fr/monde/1999/05/26/-_274052
(20) Une variante existe où les Américains tentent de bombarder la station russe d'Armavir. Des bateaux sont des cibles plus faciles.

mardi 10 septembre 2013

La diplomatie en dentelles, ou l’incroyable carnage

Ah, comme il fut beau, le temps de la Guerre en Dentelles.

La guerre faisait, somme toutes, peu de morts. Les belligérants avaient du respect les uns pour les autres. On pratiquait la guerre, comme on pratiquait la chasse.
C’était à un sport, tout juste un passe-temps.
Il convenait de bien s’habiller – d’où le nom -, de paraître surtout, pour ensuite se faire bien voir de ses dames.
Ce qui importait avant tout, pour commander un régiment, c’était la naissance. Une haute lignée vous plaçait d’emblée à un haut commandement… et inversement.
La compétence était subsidiaire. Le panache était primordial.
Bien sûr quand la guerre moderne apparue, les derniers soldats de la Guerre en Dentelles disparurent rapidement, fauchés dans leur joli pantalon rouge par les mitrailleuses allemande ou avalés par quelques obus à la provenance douteuse.
Le temps était passé de la guerre de panache sans enjeux autre que le paraître. Dès la fin du XVIIIem siècle, la guerre était devenue affaire de professionnels. Le rapport de force, la puissance de feu,  l’intelligence du commandement remplaçaient désormais la noblesse de la naissance.
Napoléon qui le compris, fit des ravages avec ses jeunes généraux nommés uniquement en raison de leur capacité.
L’armée en dentelle ne fait pas le poids, face à un commandement moderne. Elle est…ridiculisée.



La diplomatie de ce début du XXIem siècle est devenue elle aussi affaire de spécialistes, de grands professionnels.
Être diplomate aujourd’hui, c’est un métier. Encore plus quand vous tenez les rênes d’une vraie puissance, fut-elle régionale comme la France.
La diplomatie de ce début du XXIem siècle supporte mal l’à peu près et l’improvisation.

La Fédération de Russie et son nouveau maître l’ont bien compris. Leur premier diplomate, M. Lavrov a géré la présente crise en stratège.

Il a géré la force.
La Russie a amené petit à petit, par subtils dosage sa marine en Méditerranée, presque sans en avoir l’air ; en n’oubliant jamais, là est l’art du diplomate, de joindre à l’acte de force, moulte paroles rassurantes.
La Russie a continué d’armer la Syrie, tout en démontrant… qu’elle n’allait pas jusqu’au bout. Elle interrompait un moment ses livraisons de S300 à Damas pour dire… qu’il lui restait encore de la réserve.
Aux échecs, on le sait, la menace est plus grave que l’acte. M. Lavrov est sûrement un très bon joueur d’échecs.

Il a géré le temps.
Le coup de maître consistant à proposer de retirer les armes chimiques de Syrie était prêt depuis bien longtemps. Mais voilà : joué trop tôt, quand Obama était décidé à partir coûte que coûte en guerre, c'eut été inutile. Sans pression autre que celle de la Russie, Obama n’écoutait pas. Joué trop tard, par exemple après que le Congrès eut dit « non » à la guerre, ce coup devenait inutile. Il y avait un bon moment pour le placer, le moment où l’Amérique hésitait, lâché par le Royaume Unis et dans l’incertitude face à la décision de ses assemblées. C'est ce moment qu'a choisi Lavrov.

Il a géré la constance.
La position de la Russie n’a jamais varié d’un iota. Son soutien à la Syrie a toujours été indéfectible. Même lorsque V. Poutine a dit que la Russie pourrait approuver l’Occident si la responsabilité de la Syrie était démontré dans l'attaque chimique, il l’a dit seulement au bouts de quelques jours quand il était sûr que Bachar El Assad n’était pas en cause dans le bombardement, il ne prenait aucun risque pour sa position mais déstabilisait un adversaire hésitant.

M. Lavrov est diplomate, aux affaires étrangères russe depuis 21 ans. C’est son métier, il le connaît à fond.
L’action de la diplomatie russe dans cette crise, fut sur le champ de bataille de la diplomatie mondiale un bombardement d’artillerie en règle avec les manœuvres parfaitement ajustées qui les accompagnent.

Pour y résister, il fallait une puissance de feu égale, en capacité de s’informer et de désinformer l’adversaire et un commandement excellent.
Avec une puissance de feu considérablement supérieur (présence dans les medias du monde entier), et un commandement moyen, ni bon ni mauvais, l’Amérique a évidemment supporté le choc et peu aisément faire passer cette défaite en rase campagne pour une partie, presque nulle.

Pour la France, au contraire qui a une puissance de feu égal, il eût fallu, un excellent commandement pour tenir tête. Làs…

Dans cet affrontement, la France n’a pas géré la force. Compte tenu des faibles effectifs qui sont les nôtres, pour être crédible, il fallait mettre « le paquet » tout de suite, sans attendre, voire, mais c’eût du grand art, « à la Poutine » provoquer nous-mêmes un incident pour déclencher le conflit. Évidemment, il n’en a rien été.
La force militaire a été déployé avec la vitesse d’un fonctionnaire aux 35 heures.
La bataille médiatique a été menée de façon éparpillée, sans faire l’unanimité dans la classe politique et en faisant dans la population la quasi-unanimité contre elle.
Il manquait évidemment au stratège en dentelle, un plan !
Du côté russe, c’était facile. Le plan ? Maintenir Bachar en place. Tout était clair.
Côté français, que veut-on ? Renverser Bachar ? Mettre en place une démocratie ? Seulement punir ? Un peu léger, vous ne trouvez pas ?

La France n’a pas géré le facteur temps. Elle savait que le Royaume Uni ne pouvait pas s’engager sans vote. Elle savait que les fantômes de la guerre d’Iraq planent encore, donc qu’il y a avait un risque et qu’elle pouvait se retrouver seule avec les Etats-Unis, totalement à leur merci.
Elle se devait d’être aussi prudente dans l'affichage de ses intentions que hardie dans l'avancée de ses forces militaires et médiatiques.
Elle a juste fait... le contraire !
M. Fabius mené une guerre diplomatique en dentelles, comme si seul comptait le panache. Sa diplomatie elle est tombée…sous le feu des mitrailleuses russes.

Évidemment seulement préoccupé du panache M. Fabius n’a pas géré la constance, un coup en guerre immédiatement, un coup devant l’ONU et un coup de suivisme avec la Russie, avant de s'y opposer de nouveau !
Et pour finir, alors que tout le monde se met d’accord, une résolution ONU qui divise quand il faut rassembler.

Du grand n'importe quoi !

La diplomatie en dentelle menée par un chef, M. Fabius, qui n’occupe cette place que parce qu’il chef de clan, petit roitelet du PS, sans métier,  sans pratique approfondie du sujet, pne pouvait mener qu'à la catastrophe.
Voici la Diplomatie Française, sinon la France elle-même ridiculisée pour avoir eu, cette fois, n’ont pas une, mais au moins deux ou trois, guerres de retard.

Ce qu'il nous aurait fallu, ce qu'il nous faudra pour la prochaine crise, ce sera :

  • Un objectif clair et précis : est-ce qu'on renverse un gouvernement, pour quoi faire exactement ?
  • Un diplomate, un vrai, un comme Védrine, pas un cheffaillon de guerre du PS.
  • Des moyens militaires, au moins deux portes avions. Une armée capable de se mouvoir sans demander l'autorisation des Américains.
  • Une forte capacité à peser sur l'information, de bons services secrets.
Et surtout... un président crédible qui ne s'engage devant le monde que sur ce qu'il peut réaliser.

Oui, cela est difficile, cela coûte cher, mais c'est le prix à payer, si la France veut être une puissance et se comporter comme telle.





samedi 7 septembre 2013

Sommes nous des fossiles



Sommes nous des fossiles?

F. Le Kergoat



Il vous est peut-être arrivé, en vous promenant au détour d’un bois ou d’une forêt, d’apercevoir quelques plantes étranges inhabituelles, atypiques, ou de croiser, au détour d’une rivière, quelque animal insolite, aux formes  biscornues.
Souvenez-vous, vous avez sûrement déjà vu ces êtres étranges...
Ils ne ressemblent pas à ce que l'on voit d'habitude. Ils ne sont ni plus jolis, ni plus laids que les êtres qui les entourent, ils sont simplement.... différents. Ils sont...archaïques.
Ils possèdent ces propriétés que Dame Nature leur donna jadis, sans toutefois daigner renouveler l’expérience.
Ils survivent, témoins d'une époque passée, témoins d'une ère révolue.
Ils s'appellent araucaria, cet arbre qui ne fleurit jamais, limule cet étrange arthropode  au sang bleu ou ornithorynque, cet étonnant mammifère qui pond des œufs!
Même leur nom est bizarre.
Les botanistes, les zoologues les appellent... les « fossiles vivants».

Dans ces deux mots, tout est dit. Ils sont là, parce que tolérés, sans plus par Dame Nature. Ils sont là, sans plus être vraiment à leur place, presque par accident, en attendant la fin...

Et si il y avait, parmi les sociétés humaines, parmi ce que M. Huntington,appelait les civilisations, également des fossiles. Et si ces fossiles n'étaient pas ce que l'on croit?

Et si, nous autres, Occidentaux, Chrétiens qui nous pensons au sommet, nous n'étions qu'un cul-de-sac, de l’Évolution des Sociétés Humaines?

L'idée m'est venu, en visitant un petit pays chrétien, au sud du Caucase. Son peuple martyr fut la victime du premier génocide du XXem siècle en 1915. Son territoire disparu ses âmes éparpillées à l'exception d'un petit lambeau de terre issu de feu l'URSS où il fut conservé intact, comme par un heureux accident: une sorte de «Monde Perdu».
Comme ce lambeau de terre et ses habitants nous ressemblent: Chrétiens mais laïcs, tout comme nous, ils partagent nos valeurs, notre religion et même une partie de notre Histoire: Rome, Byzance, les Croisades, ils les ont vécu avec nous...

Aujourd'hui, leur existence est en sursis, ils ont failli disparaître dès l'écroulement du Monde Soviétique. Ils ont survécu, avec l'énergie du désespoir, cette même énergie qui nous manquera peut-être demain.

A quelques centaines de kilomètres de leur territoire, d'autres Chrétiens, ceux d'Iraq ont disparu...
Ceux d’Égypte ont failli partir, un coup d'état leur a donné un sursis...demain ou après-demain, ceux de Syrie s'en iront...

Il faut voir la vérité en face, en Orient, le Christianisme s'éteint à petit feu. La faute à son redouté Grand Rival?

Je ne crois pas. Le Christianisme s'est éteint par lui-même.
En 1204, ceux sont les Croisés qui détruisirent Constantinople la première ville chrétienne du monde d'alors portant le premier coup à l'Empire d'Orient qui avait sauvé leurs lointains et barbares pays lors de l'extension du Grand Rival, au VIIem siècle.
Suivirent beaucoup de péripéties, dont la conquête du Monde par les Chrétiens lors de l'époque dite coloniale, conquête qui allait juste démontrer... l'impuissance de leur religion face au Grand Rival.
La Conquête Colonial ne permettrait pas au Christianisme de reprendre une once de terrain, une âme, une conversion, au Grand Rival...
Quand la Conquête Coloniale s'en fut, le Christianisme allait de lui même, comme en  1204 détruire ses territoires, les abandonnant au Grand Rival.
En 1204 c'était au nom du Pape contre les hérétiques, huit siècles après, en Bosnie, au Kosovo, en Iraq, en Syrie, c'est au nom des droits de l'homme... Quelle importance? Prétexte fumeux, prétexte vaseux pour des guerres menées pour l'or et le pouvoir, ou la Chrétienté se meurtrit sans cesse cédant ses territoires ravagés au Grand Rival...

Dans les pays du Grand Rival, il n'y aucune conversion au Christianisme, le système religieux est verrouillé. Il a cerné, isolé les Chrétiens, en attendant...
Dans les pays Chrétiens, les conversions à la religion du Grand Rival existent et les populations issus des pays du Grand Rival ne changent pas leur religion. Ils la pratiquent, ils la font...gagner.

Aujourd'hui, les pays Chrétiens ont creusé la tombe de leur civilisation. Elle s'appelle le «multiculturalisme», le «vivre ensemble», la négation de sa religion, de son histoire, dans l'obsession de courir après une coexistence pacifique entre la gazelle et le lion.

Peu importe qui gagne les guerres, une Civilisation comme une religion ne gagne pas que par les armes, sinon le Christianisme ne l'aurait jamais emporté sur le Paganisme.

Une religion gagne parce qu'elle est plus forte dans le cœur des hommes, parce qu’ils ont envie de se battre, de mourir pour elle, pas parce qu’elle sera leur petit gadget dans une société de bisournous qui n'existe pas, où tout le monde vivrait en paix.
Aujourd'hui l'Occident et son idéologie mondialiste multiculturelle face au Grand Rival, c'est Bécassine à Dallas!

Alors?

C'est fini?

On a perdu?

Dominique Venner avait raison? Vaut-il mieux disparaître?

Peut-être.

A moins qu'il n'y est dans la survivance du fossile, des plus anciens fossiles, des plus archaïques, ceux d'Arménie, ceux de Russie, un petit quelque chose, comme un gène qui leur aurait permis de survivre malgré tout, qui les aurait protégé des déviances de l'Occident, qui les aurait immunisé contre nos délires multiculturalistes.

Il suffirait alors de transférer à nous-mêmes ce gêne pour survivre, à moins que ..

...à moins qu'il n'y ait rejet.

Une réponse apportée par un ami Chrétien, Jean-François DM :

Attention ! Il faut soigneusement faire la distinction : les pays occidentaux ne sont plus des "pays chrétiens", mais des pays post-chrétiens, ex-chrétiens, voire anti-chrétiens.

Le christianisme ne s'éteint pas – il est bien vivant dans d'autres parties du monde ! -, c'est la foi chrétienne qui s'est éteinte dans le cœur des occidentaux.
Si on peut parler du "gène" de la résistance chrétienne, ne pourrait-on pas parler du virus qui pousse l'homme moderne à déclarer à la face du Créateur : "Dieu, nous n'avons plus besoin de toi, nous voulons réorganiser l'humanité en nous fondant sur nos convictions, sur notre idéologie, sur notre utopie" ?

Virus spirituel et mental, sorte de maladie auto-immmune de l'homme occidental, moteur de la mise en place du règne de l'homme moderne.

Le temps va venir où ceux qui continuent à investir leur vie et leur âme dans le Christ devront payer leur engagement par le martyr, ils feront, de la sorte, la preuve que cela vaut toujours le coup de tout donner pour la gloire de Dieu, et que l'idéologie mondialiste multiculturelle qu'on nous sert à larges lampées ne vaut pas tripette.

Le "gène" qui sauvera les Chrétiens, c'est bien le gène de la foi !

"Ta foi t'a sauvé" répétait le Christ.

...où la Foi fait triompher le Christianisme, quand une Analyse Historique, le voit sombrer...

De fait, la force, pour moi, du Christianisme est d'avoir "fait" l'Homme libre face à Dieu, là où l'Autre Religion  en fait, "le Soumis".





Bonjour à toutes et à tous.

Ouverture du Blog "Le Kergoat", consacré à la politique internationale.